Les drogues dans l'histoire: rien de nouveau sous le soleil !
L'ingestion de drogues dites psychotropes est un phйnomиne trиs rйpandu
dans notre civilisation moderne. Ce phйnomиne n'est pas nouveau. De
multiples tйmoignages prouvent que cette pratique existe depuis
l'Antiquitй, sous diverses formes et dans les cultures les plus diverses.
En Occident, jusque dans les annйes 60, l'ingestion de certaines drogues
йtait rйservй aux milieux plutфt marginaux.
Le plus ancien tйmoignage concernant les drogues dites hallucinogиnes
remonte а 2737 av. J.-C. L'empereur chinois Shen Nang montre son grand
savoir sur le cannabis et ses propriйtйs dans un livre consacrй а la
pharmacologie. Dйjа а cette йpoque, l'usage de cette drogue trouble les
moralistes chinois. Le cannabis est considйrй par plusieurs comme le
«libйrateur du pйchй» et par d'autres comme «celui qui apporte la joie”.
En Inde, les prкtres attribuent une origine divine au chanvre qui
proviendrait de la mйtamorphose des poils du dos de Vichnou. Il dйsigne
cette plante sous les noms de Vajahia, source de bonheur et de succиs, et
de Anada qui produit la vie. En Perse et en Inde, on continue de consommer
le haschich, considйrй comme la source de toute voluptй, sous le nom de
bhang .
En Inde, la drogue est traditionnellement liйe а la spiritualitй. Gordon
Wasson, mycologue amйricain, affirme que le Rig-Veda consacre au moins le
dixiиme de ses mille psaumes au dieu/plante sфma. Il est йvident que
l'extase produite par ces expйriences conduit loin des notions judйo-
chrйtiennes de culpabilitй de l'homme devant Dieu. L'ivresse ainsi produite
serait intrinsиquement liйe а la mйtaphysique hindoue. C'est l'opinion de
Hans Rookmaaker, qui йcrit: «Le but que vise un intoxiquй… est trиs
similaire а ceux des religions orientales.» C'est la recherche du nйant.
C'est aussi ce qu'affirme G. Andrews:
La plupart des dieux йtaient indulgents. Les sacrifices pour la culpabilitй
et la reconnaissance, comme ceux qui йtaient offerts par les anciens
Hйbreux, йtaient presque inconnus dans le Veda. Nйanmoins, la cйrйmonie
religieuse a dы avoir des йlйments de crainte et d'йmerveillement. Les
adorateurs, enivrйs de sфma, avaient des visions merveilleuses des dieux;
ils ressentaient des sensations йtranges de puissance; ils pouvaient
toucher le ciel; ils devenaient immortels; ils йtaient eux-mкmes comme des
dieux.
En Occident, on trouve йgalement des tйmoignages confirmant l'usage des
drogues avec des motivations magico-religieuses. Dans la Grиce antique, des
gens se livraient а un genre de «divination chresmologique» а l'aide de
plantes/drogues, comme le pavot.
Le dйclin de l'Empire d'Occident s'est accompagnй, chez les Romains, de
pratiques occultes apportйes par les invasions barbares, dont «l'ingestion
de breuvages qui troublaient les sens, ainsi que la composition de poisons
subtils».
Au Mexique, а l'йpoque des conquкtes espagnoles, un grand nombre de
plantes, dont le peyotl, sont utilisйes pour communiquer avec les dieux, en
entrant en transes. Des pratiques semblables sont йgalement rйpandues chez
les Indiens d'Amйrique du Nord, les Mazatиques, par exemple, qui croient
que leur drogue, le peyotl, est un don de Dieu.
Dans le monde musulman, le qat est utilisй au Yйmen par les religieux dиs
le XIVe siиcle. Il leur permet de lutter contre le sommeil pendant leurs
longues nuits de priиre. Ce produit, qui ne suscite pas de perte de
contrфle physique ou mental, a йgalement la rйputation d'augmenter le
pouvoir de contemplation et de renforcer la communication avec Dieu. Selon
Sheilagh Weir, les mystiques soufis de la doctrine shafйite croyaient que
le qat facilite l'extase et le considйraient comme un don divin.
En Europe, on trouve йgalement le recours а la drogue avec le cas cйlиbre
de l'йpouse de l'astronome allemand J. Kepler, qui est mise а mort, durant
les purges anti sorciers des annйes 1615 а 1629, pour avoir distribuй des
drogues soporifiques et hallucinogиnes.
A l'йpoque moderne, le poиte marquis Stanislas de Guaita (1860-1898), qui
s'est passionnй pour la magie, s'est servi de cocaпne et de haschich parce
qu'ils l'aidaient а quitter son corps physique et а explorer les mystиres
de la conscience dans son corps astral.
En bref, il est lйgitime de conclure que l'ingestion de certaines drogues
est associйe, depuis l'Antiquitй, а des modifications de l'йtat de
conscience des personnes et souvent assimilйe а des expйriences dites
religieuses.
Quelques dйfinitions
En franзais, le terme » drogue » peut prendre diffйrents sens. Au XIXиme
siиcle, il s'appliquait aux prйparations faites par les apothicaires.
Progressivement, ce mot a pris une connotation pйjorative, dйsignant, par
opposition aux mйdicaments, les substances dont la capacitй а guйrir est
douteuse ou qui sont susceptibles d'кtre utilisйes dans la recherche de
plaisir.
Dans le langage courant actuel, la drogue est souvent associйe aux seuls
produits illicites classйs comme stupйfiants. Cette acception du terme est
celle des juristes, des policiers et des magistrats. Les mйdecins
cliniciens classent, quant а eux, les substances en fonction des capacitйs
а induire une dйpendance et а nuire а la santй mentale et physique des
patients. Un spйcialiste des produits toxiques diffйrencie les produits en
fonction de leur toxicitй intrinsиque, indйpendamment des risques de
dйpendance et des consйquences de celles-ci sur la santй et la vie en
sociйtй. L'ambiguпtй de ce mot rend le dйbat difficile et il apparaоt
nйcessaire, au prйalable, de le dйfinir le plus prйcisйment possible.
Les dйfinitions des dictionnaires actuels font rйfйrence au caractиre
toxique des » drogues » (» Substances toxiques, stupйfiants » selon
le grand Robert ) et а la dйpendance qu'elles engendrent (» Substance
psychotrope naturelle ou synthйtique, qui conduit au dйsir de continuer de
consommer pour retrouver la sensation de bien кtre qu'elle procure » selon
le Grand Larousse Universel.) On retrouve les mкmes йlйments de dйfinition
dans les ouvrages plus spйcialisйs. Le dictionnaire des drogues, des
toxicomanies et de la dйpendance dйfinit la drogue comme une » substance
psychoactive prкtant а une consommation abusive et pouvant entraоner des
manifestations de dйpendance «. Selon l'ouvrage de rйfйrence d'Inaba et de
Cohen sur les excitants, calmants et hallucinogиnes, peut кtre considйrй
comme une drogue » toute substance qui entraоne des distorsions de
fonctionnement du systиme nerveux central «.
Cet effort de clarification conduit donc а deux acceptions de ce mot. La
premiиre est trиs large, de type toxicologique, et correspond а la derniиre
dйfinition citйe. Un grand nombre de mйdicaments se trouveraient alors
inclus parmi les drogues. La seconde, plus restreinte, est fondйe sur la
notion de dйpendance, terme lui-mкme dйfini par la communautй scientifique
internationale. Nous retiendrons la dйfinition suivante : une drogue est un
produit naturel ou synthйtique, dont l'usage peut кtre lйgal ou non,
consommй en vue de modifier l' йtat de conscience et ayant un potentiel
d'usage nocif, d'abus ou de dйpendance. Cette dйfinition inclut : les
stupйfiants, les substances psychotropes, l'alcool, le tabac, les colles et
solvants, les champignons hallucinogиnes et les substances de synthиse non
encore classйes. Elle exclut les substances vitales (eau, air), le cafй, le
chocolat, les mйdicaments psychoactifs non utilisйs pour modifier les'йtats
de conscience. S'appuyant sur cette dйfinition, et par convention, le terme
«drogues» au pluriel (ou «produits psychoactifs») couvre l'ensemble des
produits pris en compte dans ce livret ; il comprend les sous-ensembles
suivants : l'alcool, le tabac, les mйdicaments psychoactifs et les drogues
illicites. Les mйdicaments psychoactifs sont classйs selon quatre
catйgories : les hypnotiques, les neuroleptiques, les anxiolytiques et les
antidйpresseurs. Les drogues illicites comprennent les produits stupйfiants
et certains produits non classйs comme stupйfiants et dйtournйs de leur
usage normal (colle, solvants, champignons hallucinogиnes, substances de
synthиse, mйdicaments dйtournйs…).
Les comportements d'usage
On distingue trois catйgories de comportements : l'usage, l'usage nocif, la
dйpendance. Ces distinctions sont communes au milieu scientifique
international. Elles reposent sur les dйfinitions de l'Organisation
mondiale de la santй et de l'Association amйricaine de psychiatrie .
L'usage est entendu comme une consommation qui n'entraоne pas de dommages.
Cette consommation peut varier dans son intensitй et peut кtre qualifiйe
d'expйrimentale, d'occasionnelle ou de rйguliиre. L'usage nocif (ou abus)
est entendu comme une consommation qui implique, ou peut impliquer, des
dommages. Ces derniers peuvent кtre de nature sanitaire (somatique ou
psychique), sociale (incapacitй de remplir des obligations : au travail, а
l'йcole, en famille, etc.) ou judiciaire. Ils peuvent кtre causйs par
l'usager а lui-mкme ou а un tiers.
La dйpendance est entendue comme un comportement psychopathologique
prйsentant des caractйristiques biologiques, psychologiques et sociales.
Les principaux critиres contribuant а sa dйfinition sont : le dйsir
compulsif de produit, la difficultй du contrфle de la consommation, la
prise de produit pour йviter le syndrome de sevrage, le besoin d'augmenter
les doses pour atteindre le mкme effet, la place centrale prise par le
produit dans la vie du consommateur.
Ces dйfinitions internationales, йlaborйes dans une perspective clinique,
posent problиme sur certains plans. Ainsi, certains usages dangereux mais
ponctuels ne sont pas pris en compte sous le concept d'abus. De mкme la
dйfinition de la dйpendance peut кtre largement discutйe. De plus, ces
concepts sont difficilement pris en compte par la statistique. Dans ce
livret, les concepts d'usage nocif, d'abus et de dйpendance seront
apprйhendйs de maniиre globale sous le terme empirique «d'usage а problиme»
venant s'inscrire en complйment du terme «usage» entendu comme n'entraоnant
pas de dommages graves ni rйpйtйs. » L'usage а problиme » est dйfini comme
une consommation qui peut induire un recours aux soins et / ou caractйrisй
par sa visibilitй auprиs des institutions chargйes d'appliquer la loi.
Les termes usage / usager et consommation / consommateur seront donc
employйs non seulement pour couvrir les trois catйgories de comportement
prйcйdemment dйcrites, mais йgalement les comportements de consommation de
l'ensemble des produits psychoactifs et les populations correspondantes.
Les termes toxicomanie / toxicomane seront utilisйs selon leur acception
ordinaire, liйe au phйnomиne de dйpendance aux drogues illicites.
***
Pourquoi se drogue-t-on ?
Il est bien difficile de dйceler une cause spйcifique de l'usage de
drogues. L'usage de drogues se retrouve dans toutes les йpoques, toutes les
cultures, tous les milieux sociaux. L'usage pose souvent peu de problиmes
lorsqu'il s'intиgre dans les m?urs traditionnelles d'une sociйtй. La
feuille de coca est ainsi mвchйe depuis des siиcles par les populations
andines, sans excиs et sans dommages particuliers. Au contraire,
l'introduction de l'alcool par les Europйens chez les peuples autochtones
amйricains a provoquй d'immenses dйgвts et contribuй а la dйcadence de
leurs civilisations. Les causes de l'usage traditionnel des psychotropes
sont peut-кtre а rechercher du cфtй des origines des religions, du besoin
de transcender le rйel, etc…
Lorsque l'usage des psychotropes ne s'intиgre plus dans les traditions
d'une sociйtй les causes diffиrent sans doute. On choisit alors
individuellement de se droguer. Pourquoi ? Pour voir, pour essayer, parce
qu'on en entend parler ; parce que des amis ont essayй et qu'on souhaite,
comme eux, se «dйniaiser». On dйsire souvent кtre une personnalitй
exceptionnelle, attrayant, diffйrente, et particuliиrement dans les
sociйtйs modernes oщ l'individu doit se trouver seul une position propre.
Et puis on goыte aux drogues parce qu'on se sent mal, pour s'йvader de la
rйalitй, pour oublier son mal-кtre. A force de s'йvader, hйlas, on retrouve
souvent le rйel avec trиs peu d'intйrкt. On dit que la drogue est un piиge
: les psychotropes «capturent» sans doute а ce moment, et l'usager doit
кtre extrкmement mйfiant. On se drogue, enfin, parce qu'on est dйpendant,
physiquement ou psychologiquement, au produit : on est «toxicomane». Sans
drogue, on se sent extrкmement mal ; et «l'йvasion» recherchйe aboutit
concrиtement а une existence totalement assujettie au produit.
|Tout le monde est dйpendant : le bйbй а sa mиre, l'adulte а son | |
|travail, par exemple. Mais la dйpendance est plus ou moins supportable.| |
|L'addiction а l'hйroпne, par exemple, est trиs pesante ; elle est | |
|physique, psychologique, totale. Pourquoi est-on toxicomane ? En | |
|France, Sylvie Geismar-Wieviorka a cru reconnaоtre chez tous les | |
|toxicomanes qu'elle a rencontrй un meme besoin d'absolu, une quкte de | |
|libertй totale et de bonheur illimitй. Les Grecs anciens avaient dйcrit| |
|ce comportement par le mythe d'Icare : dans son envol vers le soleil, | |
|Icare, l'utopiste, s'йtait brыlй les ailes. A la recherche du bonheur | |
|absolu et de la libertй totale, les hommes n'ont souvent, comme Icare, | |
|trouvй que dйchйance et tyrannie. | |
Le Cannabis
De plus en plus rйpandu, l'usage du cannabis concerne aussi bien les jeunes
que les moins jeunes. Banalisйs, le joint est le 1er produit illicite
consommй. Au point qu'on ne sait plus s'il est lйgal ou pas et quels en
sont les dangers rйels. Un point complet а l'usage des usagers, de leurs
proches et de ceux qui veulent en savoir plus.
Le cannabis qu'est-ce que c'est, et а quoi зa ressemble ?
Le cannabis est une plante. Il se prйsente sous trois formes diffйrentes :
— l'herbe (marijuana) : feuilles, tiges et sommitйs fleuries, simplement
sйchйes. Se fume gйnйralement mйlangйe а du tabac, roulйe en cigarette
souvent de forme conique (le stick, le joint, le pйtard…).
— le haschich (shit) : rйsine de la plante, obtenue en raclant les
feuilles et en y ajoutant la poudre obtenue des plants sйchйs et secouйs.
Se prйsente sous la forme de plaques compressйes, barrettes de couleur
verte, brune ou jaune selon les rйgions de production. Se fume
gйnйralement mйlangй а du tabac et plus rarement consommй sous forme de
prйparations culinaires.
Le haschich peut кtre coupй avec d'autres substances plus ou moins
toxiques comme le hennй, le cirage, la paraffine…
— l'huile : prйparation plus concentrйe en principe actif, consommйe
gйnйralement au moyen d'une pipe. Son usage est actuellement peu rйpandu.
Effets et dangers du cannabis
Les usagers de tous вges consomment gйnйralement pour le plaisir et la
dйtente. Les effets de la consommation de cannabis sont variables : lйgиre
euphorie, accompagnйe d'un sentiment d'apaisement et d'une envie spontanйe
de rire, lйgиre somnolence. Des doses fortes entraоnent rapidement des
difficultйs а accomplir une tвche, perturbent la perception du temps, la
perception visuelle et la mйmoire immйdiate, et provoquent une lйthargie.
Ces effets peuvent кtre dangereux si l'on conduit une voiture, si l'on
utilise certaines machines sous l'effet de l'ivresse cannabique.
Les principaux effets physiques du cannabis peuvent provoquer selon la
personne, la quantitй consommйe et la composition du produit,
l'augmentation du rythme du pouls (palpitations), la diminution de la
salivation (bouche sиche), le gonflement des vaisseaux sanguins (yeux
rouges), et parfois, la sensation de nausйe.
Les effets nocifs du cannabis sur la santй sont а certains йgards moins
importants que ceux d'autres substances psychoactives. L'appareil
respiratoire est exposй aux risques identiques а ceux du tabac (nicotine et
goudrons toxiques), et les risques sont amplifiйs dans certaines conditions
d'inhalation (pipes а eau, » douilles «).
Toutefois, certains effets, mal perзus de la population et des
consommateurs, ont dйjа des consйquences importantes et marquent
l'existence d'un usage nocif : difficultйs de concentration, difficultйs
scolaires, prйoccupations centrйes sur l'obtention du produit, contacts
avec des circuits illicites.
Chez certaines personnes plus fragiles, le cannabis peut dйclencher des
hallucinations ou des modifications de perception et de prise de conscience
d'eux-mкmes : dйdoublement de la personnalitй, sentiment de persйcution.
Ces effets peuvent se traduire par une forte anxiйtй. Un usage nocif de
cannabis peut favoriser des troubles psychiques.
|Cannabis et dйpendance | |
|L'usage rйpйtй et l'abus de cannabis entraоnent une dйpendance | |
|psychique moyenne а forte selon les individus. En revanche, les | |
|experts s'accordent а dire que la dйpendance physique est minime.| |
|Toutefois, un usage rйgulier, souvent rйvйlateur de problиmes, | |
|est prйoccupant, surtout lorsqu'il s'agit de trиs jeunes usagers.| |
Le cannabis est un produit illicite.
Originaire des contreforts de l'Himalaya, le cannabis (ou chanvre indien)
est utilisй par l'homme depuis des millйnaires ; d'oщ sa diffusion vers le
continent indien puis vers l'Extrкme-Orient, le Moyen-Orient puis l'Europe.
Cultivй pour ses fibres destinйes а la fabrication de cordages, de papiers
et de tissus, sa rйsine йtait utilisйe autrefois en tant que spasmolytique,
hypnotique et analgйsique.
Introduit en Europe au dйbut du 19и siиcle par les soldats de Bonaparte et
par des mйdecins anglais de retour des Indes, le cannabis fut utilisй en
mйdecine pour le traitement des migraines, de l'asthme et de l'йpilepsie.
Consommation : les chiffres d'une rйalitй franзaise
Un peu plus de 6 millions de personnes de 15 а 44 ans dйclarent avoir
consommй du cannabis une fois dans leur vie, soit un homme sur trois et une
femme sur cinq.
. 7,5% des adultes de 18 а 44 ans (1,8 millions de personnes) dйclarent
avoir consommй du cannabis au moins une fois dans l'annйe.
. Entre 23 et 34% des jeunes de 15 а 19 ans (environ 1 million de
personnes) dйclarent consommer du cannabis au moins une fois dans
l'annйe.
. Environ 11% des jeunes de 15 а 19 ans (400 000 jeunes) dйclarent
consommer du cannabis au moins 10 fois au cours de l'annйe.
. En 1997, 23% des personnes qui demandent du soin sont en difficultй avec
le cannabis. L'вge moyen de ces usagers йtait de 25 ans.
. Aucun dйcиs liй а l'usage de cannabis n'a йtй recensй par la police
jusqu'а maintenant. Nйanmoins, depuis juin 1999, la loi prйvoit la
recherche de cannabis chez les conducteurs impliquйs dans un accident
mortel.
. 73 000 usagers et usagers revendeurs de cannabis ont йtй interpellйs en
1998. Leur вge moyen йtait de 22 ans. Le nombre d'usagers de cannabis
interpellйs a fortement augmentй en quelques annйes et reprйsente une
part croissante de l'ensemble des interpellations pour usage de
stupйfiants (85% en 1998).
Un peu plus de 3 000 personnes ont йtй interpellйes pour trafic de cannabis
en 1998.
| | | |
Tendance statistique : la consommation dйclarйe de cannabis est en hausse,
en particulier chez les jeunes
L’Ecstasy
Pilule-performances, pilule-fкtes, potion magique ? De plus en plus
rйpandue dans le monde, l'ecstasy pour certains ne serait mкme pas une
drogue. Ah bon ? Le point sur une pilule chimique et dangereuse.
L'ecstasy qu'est-ce que c'est, et а quoi зa ressemble ?
L'ecstasy appartient а la famille des amphйtamines. Ce produit fait partie
d'une nouvelle sйrie de produits apparus avec l'йvolution de la chimie :
les drogues de synthиse. Elles sont fabriquйes dans des laboratoires
clandestins par des chimistes qui tentent de crйer des produits inйdits en
faisant la synthиse de molйcules dont l'action est beaucoup plus puissante
que celle des substances naturelles. L'apparition massive de l'ecstasy est
liйe а l'йmergence du mouvement musical techno et l'organisation de rave
parties.
Depuis une dizaine d'annйes, on assiste en Europe а un dйveloppement de la
consommation d'ecstasy. En France, en 1996, 5% des jeunes hommes de 18 а 23
ans vus dans les centres de sйlection du service national dйclaraient avoir
dйjа pris de l'ecstasy et la proportion de jeunes adultes (principalement
des hommes, bien insйrйs socialement) en ayant consommй au moins une fois
pourrait atteindre 5 %.
|L'ecstasy se prйsente sous la forme de comprimйs de couleurs et de |
|formes variйes ornйes d'un motif. Son principe actif responsable des |
|effets psychoactifs est la MDMA (» 3,4 mйthylиnedioxymйthamphйtamine «).|
| |
|Lorsqu'ils consomment de l'ecstasy, les usagers disent qu'ils gobent. |
|Un comprimй d'ecstasy contient de quelques milligrammes а plus de 200 mg|
|de MDMA. La composition d'un comprimй prйsentй comme йtant de l'ecstasy |
|est souvent incertaine : la molйcule MDMA n'est pas toujours prйsente et|
|peut кtre mйlangйe а d'autres substances : amphйtamines, analgйsiques |
|(substance qui attйnue ou supprime la douleur), hallucinogиnes, |
|anabolisants. L'ecstasy peut йgalement кtre coupй avec de la cafйine, de|
|l'amidon, des dйtergents, du savon… ! |
Effets et dangers de l'ecstasy
Les usagers d'ecstasy recherchent la sensation d'йnergie, de performance et
la suppression de leurs inhibitions (les blocages, les dйfenses et les
interdictions tombent). A l'effet de plaisir et d'excitation s'ajoute une
sensation de libertй dans les relations avec les autres. L'ecstasy provoque
tout d'abord une lйgиre anxiйtй, une augmentation de la tension artйrielle,
une accйlйration du rythme cardiaque et la contraction des muscles de la
mвchoire ; la peau devient moite, la bouche sиche. Suit une lйgиre
euphorie, une sensation de bien-кtre et de plaisir. Elle s'accompagne d'une
relaxation, d'une exacerbation des sens et d'une impression de comprendre
et d'accepter les autres.
L'usage de l'ecstasy provoque une dйshydratation de l'organisme. La
consommation rйguliиre d'eau est nйcessaire, surtout si le consommateur se
trouve dans une ambiance surchauffйe et fait un effort physique important.
Cette substance devient plus dangereuse si elle est consommйe simultanйment
avec d'autres substances psychoactives (alcool, mйdicaments). Le risque de
complication semble augmenter avec la dose » gobйe «, la composition du
produit et la vulnйrabilitй de l'usager. Les personnes qui suivent un
traitement mйdical s'exposent а des effets dangereux par les interactions
mйdicamenteuses qui peuvent se produire, notamment avec certains
mйdicaments anti-VIH, l'aspirine et certains antidйpresseurs.
La consommation d'ecstasy est particuliиrement dangereuse pour les
personnes qui souffrent de troubles du rythme cardiaque, d'asthme,
d'йpilepsie, de problиmes rйnaux, de diabиte, d'asthйnie (fatigue) et de
problиmes psychologiques.
Il arrive que l'usager ressente, trois ou quatre jours aprиs la prise, des
passages а vide qui peuvent provoquer des йtats d'anxiйtй ou de dйpression
nйcessitant une consultation mйdicale.
Une consommation rйguliиre et frйquente amиne certains а maigrir et
s'affaiblir ; l'humeur devient instable, entraоnant parfois des
comportements agressifs. Pour quelques-uns, cette consommation peut rйvйler
ou entraоner des troubles psychiques sйvиres et durables.
Les dommages de l'ecstasy sur le cerveau sont encore mal connus ; les
travaux scientifiques йtablissent une possible dйgйnйrescence des cellules
; elle pourrait кtre irrйversible et entraоner а terme des maladies
dйgйnйratives comme la maladie de Parkinson ou des troubles cognitifs
responsables d'une dйpression.
Ecstasy et dйpendance
Chez certains usagers, l'ecstasy peut provoquer une dйpendance psychique.
Pour ce qui concerne la dйpendance physique, les apprйciations varient
selon les experts.
L'ecstasy est un produit illicite.
La MDMA a йtй synthйtisйe par les laboratoires Merck en 1912 qui avaient
engagй des recherches dans un but militaire : il s'agissait de
potentialiser certains effets des amphйtamines (effets coupe-faim et contre
le sommeil). L'ecstasy n'a jamais obtenu d'autorisation de mise sur le
marchй. On a ponctuellement utilisй la MDMA en psychiatrie dans les annйes
1970 en Californie. Cette pratique a йtй rapidement interrompue au vu des
dommages qu'elle causait. A partir des annйes 70 aux Etats Unis et plus
rйcemment en Europe, la MDMA est utilisйe а des fins rйcrйatives, lors de
soirйes et de raves parties. L'usage d'ecstasy est en constante
progression.
le LSD
Autre produit de synthиse, le LSD 25 ou diйthylamide de l'acide lysergique
est obtenu а partir de l'ergot de seigle. Il se prйsente sous la forme d'un
buvard (papier imbibй), d'une » micropointe » (ressemblant а un bout de
mine de crayon) ou sous forme liquide. Un » trip » contient en 50 et 400
microgrammes, voire plus, de LSD 25.
Le LSD est un hallucinogиne puissant. Il entraоne des modifications
sensorielles intenses, provoque des hallucinations, des fou rires
incontrфlables, des dйlires. Ces effets, mentalement trиs puissants, sont
trиs variables selon les individus.
Un » trip » dure entre 5 et 12 heures, parfois plus longtemps.
La redescente peut кtre trиs dйsagrйable ; l'usager peut кtre dans un йtat
confusionnel pouvant s'accompagner d'angoisses, de crises de panique, de
paranoпa, de phobies, de bouffйes dйlirantes. L'usage de LSD peut gйnйrer
des accidents psychiatriques graves et durables.
le LSD est un produit illicite
Les Amphйtamines
L'amphйtamine ou speed (ou ice ou cristal) est un psycho-stimulant
puissant, un hallucinogиne et un coupe-faim. Il se prйsente sous forme de
cachets а gober ou de poudre а sniffer ou а gober dans du papier. Il est
trиs souvent coupй avec d'autres produits.
L'amphйtamine est souvent consommйe en association avec de l'alcool ou
d'autres substances psychoactives comme l'ecstasy.
Stimulant physique, il donne la sensation de supprimer la fatigue et
l'illusion d'кtre invincible. Ses effets durent plusieurs heures.
La consommation d'amphйtamine peut entraоner une altйration de l'йtat
gйnйral par la dйnutrition et par l'йveil prolongй conduisant а un йtat
d'йpuisement, une grande nervositй, et, parfois, des troubles psychiques
(psychose, paranoпa). On peut assister а l'apparition de problиmes cutanйs
importants (boutons, acnй majeure).
La descente peut кtre difficile, provoquer une crispation des mвchoires,
des crises de tйtanie, des crises d'angoisses, un йtat dйpressif, et
comporter des risques suicidaires. Ce produit s'avиre trиs dangereux en cas
de dйpression, de problиmes cardio-vasculaires et d'йpilepsie.
L'amphйtamine est un produit illicite.
Consommation : les chiffres d'une rйalitй franзaise
. Moins de 1% des adultes de 18 а 75 ans, soit 290 000 adultes dйclarent
avoir pris de l'ecstasy dans leur vie.
En 1996, 5% des jeunes hommes de 18 а 23 ans vus dans les centres de
sйlection du service national dйclaraient avoir dйjа pris de l'ecstasy.
De 0,5 а 1,5% des jeunes de 15 а 19 ans, soit entre 20 000 et 59 000
jeunes, dйclarent avoir consommй de l'ecstasy au cours de l'annйe.
3 % des lycйens parisiens l'ont expйrimentй.
L'ecstasy est citй comme produit а l'origine de la prise en charge dans les
structures spйcialisйes en toxicomanie et les йtablissements sanitaires
dans 2% des cas en 1997. L'вge moyen de ces usagers est de 23 ans.
L'ecstasy est en cause dans un peu plus de 1% des interpellations pour
usage et usage -revente (prиs de 1 000 personnes) en 1998. L'вge moyen de
ces usagers interpellйs est de 23 ans.
199 personnes ont йtй interpellйes pour trafic d'ecstasy en 1998.
La cocaпne
La drogue des riches, des jeunes gens pressйs et des rock stars dit-on…
C'est peut-кtre toujours vrai, mais ce qui est sыr c'est que la
consommation augmente et que les usagers ne sont plus seulement ceux-lа.
La cocaпne qu'est-ce que c'est, et а quoi зa ressemble ?
|La cocaпne se prйsente sous la forme d'une fine poudre blanche. Elle est|
|le rйsultat de la distillation des feuilles de cocaпer prйalablement |
|sйchйes. |
|Elle est principalement prisйe (la ligne de coke est » sniffйe » а |
|l'aide d'une paille) ; elle est йgalement injectйe par voie |
|intraveineuse et fumйe. |
|La cocaпne est parfois frelatйe, coupйe ou mйlangйe а d'autres |
|substances, ce qui accroоt sa dangerositй et potentialise les effets et |
|les interactions entre les produits. |
Effets et dangers de la cocaпne
L'usage de cocaпne provoque une euphorie immйdiate, un sentiment de
puissance intellectuelle et physique et une indiffйrence а la douleur et а
la fatigue. Ces effets vont laisser place ensuite а un йtat dйpressif et а
une anxiйtй que certains apaiseront par une prise d'hйroпne ou de
mйdicaments psychoactifs.
La cocaпne provoque une contraction de la plupart des vaisseaux sanguins.
Insuffisamment irriguйs, les tissus s'appauvrissent et, par consйquent, se
nйcrosent. C'est souvent le cas de la cloison nasale avec des lйsions
perforantes chez les usagers rйguliers.
La cocaпne provoque des troubles du rythme cardiaque. Ils peuvent кtre а
l'origine d'accidents cardiaques, notamment chez des personnes fragiles et
/ ou qui consomment de fortes quantitйs de tabac. D'autant que la
consommation de tabac, comme celle de l'alcool, est souvent augmentйe lors
des prises de cocaпne.
Chez les personnes les plus fragiles, l'usage de cocaпne peut provoquer des
troubles psychiques, une grande instabilitй d'humeur, des dйlires
paranoпdes (notamment au bruit) ou des attaques de panique. En accroissant
l'activitй psychique, la cocaпne provoque des insomnies, des amnйsies et
des phases d'excitation.
Par ailleurs, les pailles utilisйes pour » sniffer » peuvent transmettre
les virus des hйpatites A,B et C si elles sont partagйes par plusieurs
usagers.
Cocaпne et dйpendance
Excitant puissant, la cocaпne provoque une dйpendance psychique importante.
Une fois commencйe, il est difficile d'arrкter une consommation aiguл de
cocaпne, tant la nйcessitй d'en reprendre est importante. D'autant qu'au
contraire de l'hйroпne ou du cannabis, il n'y a pas d'apaisement possible
avec la consommation d'une autre substance.
Une autre caractйristique de la cocaпne est de lever les inhibitions. Cette
sensation de » toute-puissance » entraоnйe par la cocaпne en fait un
produit qui risque d'engendrer des passages а l'acte.
La cocaпne est un produit illicite.
Originaire des Andes, le cocaпer est un arbrisseau cultivй en Amйrique du
Sud, en Indonйsie et dans l'Est africain. Dans les pays andins, les
feuilles de coca sont consommйes sous forme d'une chique que l'on mastque
pendant quelques heures. La muqueuse buccale, puis l'?sophage et l'estomac
sont anesthйsiйs : l'usager ne ressent alors plus la faim. Certains ont vu
йgalement dans cet usage une maniиre de se protйger du froid des altitudes.
Dans les sociйtйs prйcolombiennes, la coca servait de plante mйdicinale, de
drogue stimulante, d'objet rituel et de taxe d'imposition. Au dйbut du 16и
siиcle, les conquйrants espagnols donnиrent ce stimulant aux indigиnes
qu'ils exploitaient dans les mines et qui leur permettait de mieux
supporter leurs dures conditions de travail.
En 1865, un chimiste autrichien йlucide la formule brute de la cocaпne ;
dix ans plus tard, des dйrivйs de la cocaпne sont utilisйs pour les
anesthйsies locales. Dиs 1880 aux Etats-Unis, la cocaпne devient populaire.
Elle est administrйe comme tonique et comme dйsintoxiquant de l'alcool,
l'opium et la morphine.
Depuis les annйes 30, la consommation de cocaпne s'est progressivement
rйpandue notamment sous l'impulsion des cartels sud-amйricains qui
cherchent а йcouler une production importante.
Consommation : les chiffres d'une rйalitй franзaise
. Prиs de 2% des adultes de 18 а 44 ans (environ 450 000 personnes)
dйclarent avoir consommй au moins une fois dans leur vie de la
cocaпne. Cependant, il est vraisemblable que les consommations de
drogues illicites, et tout particuliиrement celles de substances comme
la cocaпne, l'hйroпne ou l'ecstasy, ne soient pas toujours dйclarйes
dans les enquкtes en population gйnйrale.
entre 0,8 et 1,9% des jeunes de 15 а 19 ans (soit entre 32 000 et 74 000
personnes) dйclarent consommer de la cocaпne au moins une fois dans
l'annйe.
La cocaпne apparaоt comme produit а l'origine de la prise en charge dans
13% des recours aux structures de soins en 1997, le plus souvent comme
produit associй. L'вge moyen des usagers de cocaпne pris en charge dans les
йtablissements sanitaires et sociaux йtait de 29 ans en 1997.
Neuf cas de dйcиs par surdose liйs а l'usage de cocaпne ont йtй recensйs
par les services de police en 1998.
3 180 personnes ont йtй interpellйes pour usage ou usage-revente de cocaпne
en 1998, ce qui reprйsente 3,7% de l'ensemble des interpellations pour
usage de stupйfiants. Le nombre de ces interpellations est en augmentation.
Les usagers de cocaпne interpellйs avaient en moyenne 29 ans.
Prиs de 1 000 personnes ont йtй interpellйes en 1998 pour trafic de
cocaпne.
Tendance statistique : la consommation de cocaпne est en augmentation. Elle
n'est plus limitйe а certains milieux aisйs dans lesquels elle paraissait
cantonnйe.
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|CRACK |
|Un dйrivй de la cocaпne : le crack |
|Le crack est un mйlange de cocaпne, de bicarbonate de soude et |
|d'ammoniaque qui se prйsente sous la forme de petits cailloux. L'usager |
|en inhale la fumйe aprиs les avoir chauffйs. (Cette opйration provoque |
|des craquements, ce qui lui a donnй son nom.) |
|Le mode de consommation du crack provoque des effets plus intenses que |
|ceux de la cocaпne : le produit arrive plus rapidement au cerveau, mais |
|la durйe de son effet est plus brиve. |
L'usage rйgulier de crack peut provoquer des hallucinations et entraоner
des comportements violents, des йpisodes paranoпdes ou encore des йtats
suicidaires. Parmi les consйquences physiques de l'usage rйgulier de crack,
on peut noter un effet rapide sur le cerveau, de graves altйrations des
voies respiratoires ainsi que des arrкts cardiaques ou respiratoires
pouvant provoquer la mort. La consommation rйguliиre de crack entraоne
rapidement une forte dйpendance physique et psychique. Les usagers, mкme
aprиs avoir cessй d'en consommer, restent souvent soumis а des altйrations
de l'humeur et connaissent pendant plusieurs mois une certaine dйpendance
et des йpisodes de rechute йventuels.
L'Hйroпne
Tout savoir sur une substance dont le nom fait dйjа peur. Pourquoi ?
L'hйroпne qu'est-ce que c'est, et а quoi зa ressemble ?
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|L'hйroпne est un opiacй puissant, obtenu а partir de la morphine. Les |
|opiacйs sont des substances naturelles contenues dans le latex (opium) |
|recueilli sur une plante, le pavot. L'hйroпne se prйsente sous la forme |
|d'une poudre. Elle est la plupart du temps injectйe en intraveineuse, |
|aprиs dilution et un chauffage du produit. (Les pratiques d'injection |
|semblent en baisse.) L'hйroпne est aussi sniffйe et fumйe. |
L'injection entraоne des risques d’infection (notamment par les virus du
sida et des hйpatites) si l'usager ne se sert pas d'un matйriel d'injection
stйrile et а usage unique. Depuis la mise en vente libre des seringues en
1987 et des kits de prйvention, la contamination par le VIH a baissй de
maniиre trиs significative. Diverses йtudes montrent que les partages de
seringues et les nouvelles contaminations VIH ont fortement diminuй chez
les usagers de drogues par voie intraveineuse.
En effet, en 1995, les toxicomanes reprйsentaient le deuxiиme groupe le
plus touchй avec 23,7 % des cas de sida cumulйs. On constate une diminution
importante dиs 1996. Malgrй ces progrиs, aujourd'hui plus d'un usager de
drogue par voie intraveineuse cinq demeure infectй par le VIH. Le nombre de
personnes contaminйes par le virus de l'hйpatite C reste important
puisqu'il reprйsente 60 а 80 % des usagers de drogue par voie
intraveineuse.
Effets et dangers de l'hйroпne
L'hйroпne provoque l'apaisement, l'euphorie et l'extase. Elle agit comme
anxiolytique puissant et comme antidйpresseur. Les effets recherchйs
peuvent traduire un mal-кtre psychique, une souffrance, un besoin d'oubli.
L'effet immйdiat de l'hйroпne est de type » orgasmique «. C'est le » flash
«. Il est suivi d'une sensation d'euphorie puis de somnolence, accompagnйe
parfois de nausйes, de vertiges, et d'un ralentissement du rythme
cardiaque.
En cas d'usage rйpйtй, le plaisir intense des premiиres consommations ne
dure en gйnйral que quelques semaines. Cette phase peut кtre suivie d'un
besoin d'augmenter la quantitй du produit et la frйquence des prises. La
place accordйe а cette consommation est telle qu'elle modifie la vie
quotidienne de l'usager. Des troubles divers apparaissent dont l'anorexie
et l'insomnie. La dйpendance s'installe rapidement dans la majoritй des
cas. L'hйroпnomane oscille entre des phases » euphoriques » (lorsqu'il est
sous l'effet de l'hйroпne) et des phases de manque oщ il apparaоt anxieux,
agitй.
La dйpendance а l'hйroпne entraоne des risques sociaux importants. Elle
enclenche un processus de marginalisation chez certains usagers.
L'hйroпne est un produit illicite.
Soins et traitements de substitution
A dйfaut de pouvoir parvenir а l'abstinence, l'hйroпnomane peut bйnйficier
de soins(sevrage, suivi psycho-social) et d'un traitement de substitution.
Celui-ci a pour objectif de stabiliser la dйpendance de maniиre mйdicale et
lйgale. Ces traitements а la Mйthadone ou au Subutex sont administrйs par
voie buccale. Ils sont prescrits soit dans les centres de soins spйcialisйs
aux toxicomanes, soit en mйdecine de ville.
Le bilan des programmes de substitution montre une amйlioration notable de
l'йtat de santй des personnes ainsi que de leur stabilisation sociale et de
leur insertion professionnelle. Parallиlement, entre 1994 et 1998, le
nombre de surdoses mortelles a fortement diminuй, passant de 564 а 143,
dont 92 а l'hйroпne (les autres dйcиs йtant liйs aux polyconsommations).
En 1888, un chimiste allemand prйconise d'employer l'hйroпne synthйtisйe
pour soigner la tuberculose. Mйdication » hйroпque «, elle est considйrйe
comme susceptible de se substituer а la morphine dans le traitement des
douleurs et de la toux. Rapidement, son utilisation est abusive.
En 1923, la Sociйtй des Nations dйclare le produit dangereux et de faible
intйrкt thйrapeutique. En 1924, l'utilisation non mйdicale de l'hйroпne est
prohibйe aux Etats-Unis ; elle y sera totalement interdite en 1956 et en
1963 en France. Certains pays continuent а l'utiliser dans les pratiques
mйdicales. Son utilisation lйgale est variable selon les pays. Sa
prescription est prohibйe en France ; elle est expйrimentйe dans certains
pays, notamment la Suisse et l'Australie, dans le cadre d'une politique de
rйduction des risques.
Consommation : les chiffres d'une rйalitй franзaise
. 0,5% des adultes de 18 а 44 ans (160 000 personnes) dйclarent avoir
consommй de l'hйroпne dans leur vie, cette consommation йtant sans
doute sous-dйclarйe.
Des mйthodes de calcul, utilisant des indicateurs indirects de la
consommation conduisent а une estimation du nombre de consommateurs
rйguliers (usage nocif et / ou dйpendance) situй entre 140 000 et 170 000
personnes.
Les trois quarts des usagers de drogues ayant recours aux structures
spйcialisйes en toxicomanie et aux йtablissements sanitaires sont des
consommateurs d'hйroпne. L'вge moyen de ces usagers est de 30 ans.
92 dйcиs par surdose а l'hйroпne ont йtй enregistrйs par les services de
police en 1998. L'hйroпne est le produit en cause dans prиs de 9% des
interpellations pour usage et usage revente (7 500 personnes) en 1998. Le
nombre de ces interpellations est en forte diminution depuis quelques
annйes (plus de 17 000 interpellations en 1994). L'вge moyen des usagers
d'hйroпne interpellйs йtait de 28 ans.
1 350 personnes ont йtй interpellйes pour trafic d'hйroпne en 1998, chiffre
йgalement en diminution depuis 1996.
Il y a aujourd'hui environ 60 000 personnes sous traitement de
substitution.
Tendance statistique : la consommation d'hйroпne est en diminution.
Adolescence et expйriences
Premiиre cigarette, premiиre ivresse, premier amour, premiиre relation
sexuelle : l'adolescence est le temps des premiиres expйriences. Ces essais
passent par des excиs, qu'ils soient » bruyants » (attitudes provocatrices)
ou » silencieux » (repli sur soi). Ces manifestations ne signifient pas а
priori que l'adolescent est en difficultй.
Pendant cette pйriode d'hйsitations (entre recherche d'autonomie ou
maintien de la dйpendance vis-а-vis des parents), compliquйe а vivre pour
l'adolescent comme pour son entourage, il s'agit pour les parents de
maintenir et de dйfendre les valeurs qui leur semblent importantes, tout en
dosant leurs interventions et l'affirmation de leur autoritй.
S'il est indispensable de marquer les limites et de mettre en garde un
adolescent contre les dangers qu'il peut courir, il est tout aussi
nйcessaire de le valoriser, de l'encourager, et de favoriser ses contacts
avec l'extйrieur. Aider un adolescent а trouver ses forces personnelles est
aussi essentiel pour lui que de connaоtre les limites posйes par les
adultes et particuliиrement s'il manifeste une attitude de repli et qu'il
йprouve un besoin important de confiance et d'estime de lui-mкme.
Est-ce que c’est la curiositй des jeunes qui les amиnent а la
toxicomanie? La curiositй peut donner l'envie «essayer pour voir»; mais une
seule consommation ne signifie pas «s'accrocher». Dиs le plus jeune вge, la
curiositй, c'est surtout l'envie et le besoin de dйcouvrir, de grandir, de
se dйvelopper, d'apprendre. Cela n'a alors rien de nйgatif !
Cependant, si une seule prise de drogue ne veut pas dire кtre toxicomane,
cela ne donne pas carte blanche pour essayer ! Toute consommation de drogue
comporte un risque ! Les jeunes qui n'arrivent pas а assumer les exigences
de la vie actuelle, qui souffrent de multiples problиmes et qui manquent de
soutien de la part des adultes et de l'entourage risquent, plus que les
autres, d'utiliser les drogues et en devenir dйpendants.
L’usage de la drogue est fortement liй aux difficultйs des jeunes dans leur
vie familiale ou sosiale.
Mais il ne faut jamais dire que c'est la faute des parents si un jour leur
enfant devient dйpendant. Cette affirmation n'est pas acceptable!
Les effets, les risques et les dangers des drogues (substances
psychoactives) varient suivant les produits et l'usage que l'on en fait.
Les raisons pour lesquelles chacun peut etre amenй а en consommer diffиrent
selon chaque individu, son histoire, son йtat de santй, son environnement
familial et social.
Les toxicomanes ont souvent une vie de famille pauvre : un sur deux a des
parents sйparйs ; 17% ont perdu leur pиre, 7% leur mиre. Beaucoup ont en
outre des difficultйs scolaires ou proressionnelles ; а 18 ans, 16%
seulement sont encore scolarisйs (contre 75% dans l’ensemble de la
population) et plus de la moitiй sont chomeurs ou sans activitйs. Ils se
tournent alors vers les paradis artificiels, sans savoir qu’il leur ouvrent
les portes de l’enfer.
Il est significatif que l’image que les jeunes droguйs ont d’eux-memes
est beaucup moins favorable que celle des non-droguйs. Des enquetes
montrent que les premiers se jugent plus pessimistes, tristes, inquiets,
йnervйs, fantaisistes, paresseux, dйpensiers, mal organisйs, sans ambition,
mal dans leur peau. Meme ceux qui ne consomment que des drogues “licites”
(alcool, tabac, mйdicaments psychotropes) sont plus nombreux а avoir le
cafard que ceux qui n’en utilisent pas (55% contre 21%). Ils sont meme 13%
а avoir des idйes de suicides, contre 3% des non-consommateurs. Il n’y a
pas de droguйs heureux.
On dit souvent:”Ces jeunes ont tellement de problиmes; ce n'est pas
йtonnant qu'ils se droguent”.Mais quand meme si toutes les personnes qui
ont des difficultйs se droguaient, le monde entier serait toxicomane! La
plupart des adultes et des adolescents savent bien que les drogues ne vont
pas les aider а rйsoudre leurs problиmes. Un jeune qui a appris а affronter
ses problиmes, au besoin avec le soutien de son entourage,parents ou amis,
ne cherchera pas а utiliser les drogues pour fuir. Les situations qui
paraissent lourdes, sans issue, seront vйcues comme un dйfi а dйpasser et
non comme une menace insurmontable.
Chaque personne instaure une relation unique а l'autre , dйveloppe des
stratйgies pour йprouver du plaisir ou pour ne pas souffrir. La
consommation des substances psychoactives occupe une place dans ces
stratйgies. Aucune recette n'existe donc pour йviter qu'un individu, et en
particulier une personne jeune, ne fasse usage de substances psychoactives.
L'adolescence est l'вge de tous les possibles, des expйriences et des
rencontres. Ce qui peut кtre vйcu dans un moment particulier, peut ne pas
prendre un caractиre dйfinitif, rien ne sert de dramatiser un essai, une
erreur. Dans une pйriode de crise, il s'agira pour l'adulte de trouver le
bon moment pour se faire entendre, et adopter une attitude appropriйe.
S'il n'y parvient pas, il peut rechercher l'appui de personnes compйtentes.
(voir encadrй les lieux d'aide et de soins).
Dire non а un jeune enfant qui s'apprкte а faire quelque chose de dangereux
ou d'interdit, dire non а un adolescent sans avoir peur d'exercer son
autoritй, sont des attitudes йducatives importantes. Refuser ou fuir les
conflits ne rйsout pas les problиmes.
Les enquкtes rйcentes rйalisйes auprиs des jeunes rйvиlent que le dialogue
parents — adolescents tient une place capitale dans le comportement
tabagique des jeunes : les adolescents dйclarant avoir une communication
facile avec leurs parents sont plutфt moins nombreux а fumer (21,9 %) alors
que ceux qui affirment qu'il est difficile de parler avec leurs parents de
choses qui les prйoccupent vraiment sont 30,5 % а fumer du tabac
rйguliиrement. Inciter l'adolescent а retarder le plus tard possible
l'expйrimentation du tabac et de l'alcool, peut attйnuer le risque d'un
comportement d'usage nocif ou de dйpendance
Tout comme un verre de vin ne fait pas l'alcoolique, une cigarette ne fait
pas le tabagique, un adolescent qui fume occasionnellement du cannabis
n'est pas un toxicomane ! Cette consommation ne l'entraоnera pas forcйment
dans » l'escalade » vers des produits de plus en plus dangereux. Les
proches peuvent aider а cette prise de conscience en donnant des
informations de base claires, prйcises et exactes destinйes а l'aider а
йvaluer ses vulnйrabilitйs et ses points forts. Face а une offre de
produits et а l'influence de la consommation de l'entourage, il est alors
plus facile de faire des choix responsables.
Pour certaines personnes, se faire aider momentanйment paraоt nйcessaire.
Il est possible de convaincre quelqu'un qui se sent mal aprиs une
consommation d'ecstasy par exemple de consulter, de voir une personne de
confiance pour en parler et obtenir un soutien psychologique ou mйdical.
Par ailleurs, les consommations abusives et les dйpendances font partie le
plus souvent d'un ensemble de symptфmes : anorexie, boulimie, idйes et
conduites suicidaires, troubles du comportement… Elles sont l'expression de
souffrances, de difficultйs passagиres ou plus profondes qu'il s'agit de
prendre en compte au cas par cas.
EN ENQUETE SUR LES CONDUITES DEVIANTES DES LYCEENS QUETE SUR LES CONDUITES
DEVIANTES DES LYCEENS
En 1997, parmi les lycйens (de 15 а 20 ans), 30 % ont, durant l'annйe, pris
des mйdicaments contre la nervositй, l'angoisse, ou pour mieux dormir (dont
10 % plus ou moins rйguliиrement). Les filles sont deux fois plus souvent
concernйes (41 %) que les garзons (18 %).
10 % des lycйens boivent rйguliиrement des boissons alcoolisйes et 63 %
occasionnellement ; 48 % se sont enivrйs durant l'annйe (dont 17 % plus de
cinq fois).
L'ivresse est plus frйquente chez les garзons, en particulier pour les
йtats rйpйtйs (la proportion de garзons qui se sont enivrйs plus de 5 fois
durant l'annйe est triple que celle des filles : 27 % et 9 %). Les йlиves
de lycйes professionnels (L.P.) sont plus concernйs par cette conduite que
ceux de lycйes d'enseignement gйnйral et technologique (L.E.G.T.), et les
internes plus souvent que les demi-pensionnaires et les externes (60 % des
internes se sont enivrйs durant l'annйe, 50 % des demi-pensionnaires et 42
% des externes). Les йlиves а faibles rйsultats scolaires ont йtй plus
nombreux en йtat d'ivresse durant l'annйe (66 %) que ceux qui ont des
rйsultats moyens (49 %) et ceux qui ont de bons rйsultats (45 %).
La recherche d'un йtat d'ivresse est une conduite qui touche une proportion
de lycйens qui s'accroоt jusqu'а 18 ans, et se stabilise а cet вge. 50 %
des йlиves fument : 34 % rйguliиrement (21 % : moins de 10 cigarettes par
jour, 13 % : 10 cigarettes et plus par jour).
Les йlиves de L.P. sont plus frйquemment fumeurs que ceux de L.E.G.T., les
pensionnaires plus que les deux autres catйgories. L'on a d'autant plus de
risques d'кtre fumeur que l'on a des rйsultats scolaires faibles. La
consommation des fille ne se distingue pas de celle des garзons.
La proportion de fumeurs, surtout de fumeurs rйguliers, dans la population
des lycйens, augmente avec l'вge et se stabilise а 18 ans.
L'usage des diverses drogues touche les pourcentages ycйens suivants :
|Dйrivйs du cannabis |29,8 % |
|Produits а inhaler |5,7 % |
|Amphйtamines |2,1 % |
|Cocaпne |1,9 % |
|Hйroпne |1,7 % |
|Ecstasy — L.S.D. |3,4 % |
|Autres (1) |4,1 % |
66,5 % des lycйens n'ont utilisй aucune drogue durant l'annйe,
22,9 % n'ont fait usage que de haschich, soit 68,4 % de l'ensemble des
consommateurs de drogue,
2 % ont utilisй du haschich ainsi que d'autres drogues, soit 21,5 % de
l'ensemble
et 3,4 % ont utilisй d'autres drogues sans haschich, soit 10,1 % de
l'ensemble des usagers.
soit un total de 33,5 % de lycйens ayant consommй de la drogue
durant l'annйe.
Concernant la consommation de haschich, de marijuana (90 % des
consommateurs de drogues), 67,8 % des lycйens n'en ont jamais utilisй
durant l'annйe ; 9,4 % : 1 ou 2 fois ; 6,4 % : de 3 а 9 fois, et 14,0 % :
10 fois et plus (2,3 % non rйponse).
Les йlиves des deux filiиres se diffйrencient peu quant а la consommation
de drogues. Les garзons sont beaucoup plus concernйs (41 % d'entre eux ont
fait usage de drogues durant l'annйe), que les filles (27 %).
L'on a d'autant plus de risques d'кtre consommateurs que l'on a des
rйsultats scolaires faibles : 28 % des йlиves qui ont de bons rйsultats
scolaires, 32 % de ceux qui ont des rйsultats moyens et 44 % de ceux qui
ont des rйsultats faibles. Les internes sont plus souvent concernйs par
cette consommation (39 % d'entre eux), que les demi-pensionnaires (36 %) et
les externes (30 %).
Le proportion d'usagers de drogues augmente jusqu'а dix-sept — dix-huit
ans, et se stabilise а cet вge. C'est parmi les йlиves les plus вgйs (20
ans et plus) que l'on trouve les taux les plus йlevйs de consommateurs de
drogues autres que les dйrivйs du cannabis. L'usage de l'ecstasy se rйpand
rйguliиrement avec l'вge, passant de 1,9 % des 15 ans et moins, а 4,8 % des
18 ans et а 5,9 % des 20 ans et plus (ensemble : 3,4 %).
Tabac, alcool, drogues illicites sont des consommations que l'on retrouve
chez les mкmes individus. Ainsi 8 % de ceux qui ne fument jamais ont
consommй du haschich durant l'annйe, 37 % de ceux qui fument
occasionnellement, 56 % ; de ceux qui fument rйguliиrement moins de 10
cigarettes par jour et 69 % pour les plus gros fumeurs. 10 % des lycйens
qui ne se sont jamais enivrйs durant l'annйe signalent qu'ils ont fait
usage de haschich ; cette consommation touche 73 % de ceux qui se sont
enivrйs plus de cinq fois durant l'annйe.
L'engagement des lycйens dans des conduites dйlictueuses est d'autant plus
frйquemment rencontrй que l'individu est consommateur de drogues. Ainsi,
par exemple : 1,1 % des йlиves qui n'ont jamais consommй du haschich ont eu
l'occasion de faire du racket ; 5,2 % de ceux qui ont pris 10 fois et plus
de cette drogue ; 2,6 % des non consommateurs ont volй un йlиve, 14,5 %
pour les 10 fois et plus ; 14,8 % des non consommateurs se sont battus avec
un autre йlиve, 27,1 % pour les 10 fois et plus; 13,1 % des non
consommateurs ont insultй un adulte dans l'йtablissement, 36,8 % pour les
10 fois et plus ; 14,5 % des non consommateurs ont dйgradй des matйriels,
des locaux, et 39 % pour les 10 fois et plus.
***
L’attitude des Franзais envers les toxicomannes et la toxicomanie
Et maintenant je voudrais vous prйsenter un sondage publiй le 17 dйcembre
1998 dans “ Le QUOTIDIEN DU MEDECIN” .
«La dйfinition des toxicomanes»
«Pour vous personnellement, Les toxicomanes sont avant tout…»
| | Ensemble %|
| | |
| Des malades qu'il faut soigner |87 |
| Des dйlinquants qu'il faut punir |10 |
| Ni l'un, ni l'autre (rй spontanйe)|2 |
| NSP |1 |
***
«La distinction entre drogues douces et drogues dures»
«Pour lutter contre la drogue, diriez-vous…»
| |Ensemble|
| | |
| |% |
| Qu'il faut faire une diffйrence entre les drogues douces et |36 |
|les drogues dures, car ce sont des drogues de | |
|nature radicalement diffйrentes | |
| Qu'il ne faut pas faire de diffйrence entre drogues douces et|61 |
|drogues dures, car la consommation de drogues douces conduit | |
|souvent а celle de drogues dures | |
| NSP |3 |
«Le jugement sur des mesures de lutte contre la drogue et la toxicomanie»
«Pour chacune des mesures suivantes envisagйes pour lutter aujourd'hui
contre la drogue et la toxicomanie, dites-moi si vous y кtes plutфt
favorable ou plutфt opposй ?»
| |Plutфt|Plutфt |NSP |
| | |opposй | |
| |favora|% |% |
| |ble | | |
| |% | | |
|Renforcer les actions policiиres contre les |94 |5 |1 |
|vendeurs de drogue | | | |
|Obliger les toxicomanes а se soigner |88 |11 |1 |
|Dйvelopper les prescriptions mйdicales de produits |72 |24 |4 |
|de substitution а l'hйroпne pour les toxicomanes | | | |
|comme la mйthadone | | | |
|Autoriser l'usage thйrapeutique du cannabis pour |55 |40 |5 |
|certains grands malades | | | |
|Dйlivrer aux «grands droguйs» de l'hйroпne sous |39 |56 |5 |
|contrфle mйdical | | | |
***
Une sociйtй sans drogue, зa n'existe pas
«Nous savons aujourd'hui que meme si chaque substance a ses effets propres
qu'il ne s'agit pas de nier, tous les produits psychoactifs, qu'il s'agisse
de drogues illicites, d'alcool, de tabac, ou de mйdicaments, agissent sur
le cerveau selon des modalitйs comparables.
Nous savons йgalement que les pratiques de consommation de ces produits ont
profondйment йvoluй, ces derniиre annйes, notamment chez les jeunes:
banalisation du cannabis expйrimentй par un jeune sur trois, augmentation
des йtats d'ivresse rйpйtйs, maintien de la consommation de tabac а un
niveau йlevй, baisse relative de la consommation d'hйroine, augmentation de
celle de la cocaine, arrivйe massive des drogues de synthиse, prise de
conscience des pratiques de dopage, recours de plus en plus frйquent aux
mйdicaments psychotropes, polyconsommation associant produits licites et
illicites, extreme frйquence de la dйpendance а plusieurs produits.
Nous savons enfin que les comportements de consommation et les contextes
d'usage sont plus dйterminants que les produits eux-memes pour apprйcier la
dangerositй d'une situation.
C'est pour tenir compte de l'ensemble de ces йlйments que le gouvernement
franзais vient d'adopter un nouveau plan triennal de lutte contre la drogue
et de prйvention des dйpendances qui concerne aussi bien les drogues
illicites, que le tabac, l'alcool et les mйdicaments psychotropes.
Ce plan fait de l'information et de la communication en direction du grand
public, un axe essentiel.
En effet, alors que la politique de lutte contre la drogue fait l'objet
depuis plus de 20 ans, de dйbats passionnйs, la faiblesse de l'information
mise а disposition du grand public a laissй la place а des messages
d'origines diverses, dispersйs, partiels, parfois inexacts et souvent
contradictoires.
Cette situation a renforcй les malentendus, les inquiйtudes, les peurs, et
surtout l'impression d'impuissance, de sorte que les attitudes face aux
comportements de consommation de substances psychoactives oscillent encore
trop souvent entre indiffйrence dommageable et dramatisation excessive.
Il est vrai que, pendant longtemps, nous savions peu de choses. Et si,
depuis quelques annйes, nous disposons de donnйes йpidйmiologiques,
pharmacologiques, neurobiologiques, sociologiques beaucoup plus nombreuses
et fiables, elles ont йtй peu diffusйes au delа du cercle йtroit des
spйcialistes.
Ce dйficit d'information est d'autant plus genant que les donnйes йvoluent
trиs vite. La mise en circulation rйguliиre de nouveaux produits ou les
combinaisons inйdites de substances impliquent une mise а jour permanente.
Il n'y a pas de sociйtй sans drogues, il n'y en a jamais eu. Il n'y a pas
de solution miracle, ni en France, ni dans aucun pays. Mais il y a beaucoup
de rйponses efficaces, et l'efficacitй de ces rйponses (de la prйvention au
traitement, а la rйduction des risques, de la rйpression du trafic а celui
de l'usage) est directement proportionnelle а la capacitй de l'ensemble de
la sociйtй (et non seulement des spйcialistes) а affronter, comprendre et
partager les memes enjeux.
Aujourd'hui la connaissance est une arme qui permet de prйvenir et de
diffuser une culture de la responsabilitй а tous les йtages de la sociйtй.
La bibliographie
> RICHARD (D.), SENON (J-L.), Dictionnaire des drogues, des toxicomanies et
des dйpendances, Paris, Larousse, 1999, 433 p.
> FRYDMAN (N.), MARTINEAU (H.), La drogue : oщ en sommes-nous ? Bilan des
connaissances en France en matiиre de drogues et de toxicomanies, Paris,
1998, 417 p.
> OFDT, Drogues et toxicomanies : Indicateurs et tendances — Edition 1996,
Paris, 1997
> OFDT, Drogues et toxicomanies : rйpertoire des sources statistiques,
Paris, 1997
> OGIEN (A.), MIGNON (P.), La demande sociale de drogues, DGLDT, La
Documentation franзaise, Paris, 1994.
> EHRENBERG (A.), Penser la drogue penser les drogues, Editions Descartes,
Paris, 1992
> J.BERGERET , Les Toxicomanes parmi les autres , O.Jacob 1990
> ROQUES (B.), La dangerositй des drogues : rapport au secrйtariat d'Йtat
а la Santй, Paris, 1999
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